Benjamin Renoux
Une auto dérape : trois morts
2012
Photo-etching on paper
255 x 119 cm (triptych of 3 x A0 sheets on top of each others)
Series of 3 unique works

Details of the work
“This work is a photo-etching created from a news article published in a newspaper on the day of my mother’s birth, June 8, 1950. The article, titled Une auto dérape : trois morts (A Car Skids: Three Dead), recounts a tragic yet now forgotten accident. To create this work, I intentionally left the photo-etching plates in their acid bath for an unusually long time, until the characters became nearly illegible, eroded by time and corrosion. This symbolic gesture reflects the erosion of collective and personal memory, where meaning gradually fades, leaving behind a suggestive void.
During the printing process, the plates were arranged to evoke wallpaper, a direct reference to the mural works of Niele Toroni. This aesthetic choice, blending repetition and structure, lends the piece an ornamental quality that contrasts with the weight of its subject. Produced in three unique versions with tones ranging from blue to green, this work consists of three A0 sheets stacked vertically.
At first glance, the work might be perceived as a minimalist, almost decorative composition. However, the title, identical to that of the original article, invites closer inspection, revealing a subtle narrative that examines the notions of forgetting, memory, and the cycle of life and death. Presented as wallpaper, the work questions the trivialization of human tragedies, absorbed and erased by the everyday. It embodies the tension between what is visible and what remains hidden, between the tragic and the ordinary, between remembrance and oblivion.”
"Cette œuvre est une photogravure réalisée à partir d’un article de fait divers tiré d’un journal datant du jour de la naissance de ma mère, le 8 juin 1950. L’article, intitulé Une auto dérape : trois morts, évoque une tragédie anodine et aujourd’hui oubliée. Pour concevoir cette œuvre, j’ai volontairement laissé les plaques de photogravure anormalement longtemps dans leur bain d’acide, jusqu’à ce que les caractères soient presque illisibles, rongés par le temps et la corrosion. Ce geste symbolique traduit l’érosion de la mémoire collective et personnelle, où le sens s’efface progressivement, laissant place à un vide suggestif.
Lors de l’impression, les plaques ont été disposées de manière à évoquer un papier peint, une référence directe aux œuvres murales de Niele Toroni. Ce choix esthétique, mêlant répétition et structure, confère à l’ensemble une qualité ornementale qui contraste avec le poids du sujet. Réalisée en trois exemplaires uniques aux teintes allant du bleu au vert, cette œuvre se compose de trois feuilles au format A0, superposées verticalement.
À première vue, l’œuvre peut être perçue comme une composition minimaliste, presque décorative. Cependant, le titre, identique à celui de l’article d’origine, invite à une lecture plus attentive, dévoilant une narration discrète qui interroge les notions d’oubli, de mémoire, et du cycle vie-mort. En se présentant sous l’apparence d’un papier peint, l’œuvre pose la question de la banalisation des drames humains, absorbés et effacés par le quotidien. Elle incarne cette tension entre ce qui est visible et ce qui reste enfoui, entre le tragique et l’ordinaire, entre le souvenir et l’oubli. "
