Benjamin Renoux
EN
Portrait of Milk Sisters in a Hostile Society (Sarra, Nina & Sophia), 2025
Digital print and oil on canvas
200 x 136 x 4 cm
I met Sarra, Nina, and Sophia in 2024, during an iftar hosted at Youcef’s place. I was immediately moved by their closeness, their energy, and the endless flow of their conversations funny, raw, and unfiltered. I wanted to be their friend… and to portray them.
Friendship and more broadly, chosen families are themes that are particularly close to my heart right now. As my friends and I approach 40, these chosen bonds become increasingly central. Within the queer community, friendships often take the shape of family, beyond traditional frameworks. We are redefining, in our own way, what it means to make family. In a world that is becoming increasingly hostile toward women, queer people, and minorities in general this way of existing together becomes both a form of protection and an act of resistance. I deeply believe that friendship, built on mutual support, kindness, and love, is one of our greatest strengths for navigating the crises that lie ahead.
So I depicted Sarra, Nina, and Sophia in a landscape filled with joyful, embracing colors and rounded shapes : a scene that appears safe and comforting. But on the horizon, warplanes emerge. I painted them as stamp-like imprints, as if oversized-ego children were stamping conflict across the world like a game. And still, the three milk sisters friends (since early childhood, raised together in France) keep on dancing, laughing, living. Surviving, no matter what.
FR
Portrait des Soeurs de Lait dans une Société Hostile (Sarra, Nina & Sophia), 2025
Impression numérique et huile sur toile
200 x 136 x 4 cm
J’ai rencontré Sarra, Nina et Sophia en 2024, lors d’un iftar organisé chez Youcef. J’ai été immédiatement touché par leur complicité, leur énergie, la richesse infinie de leurs conversations, à la fois drôles et impudiques. J’ai eu envie d’être leur ami… et de les représenter.
L’amitié, et plus largement les “familles d’amis”, sont des thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur en ce moment. Alors que mes proches et moi approchons des 40 ans, ces liens choisis deviennent centraux. Dans la communauté queer, les amitiés prennent souvent la forme d’une famille, en dehors des schémas traditionnels. Nous redéfinissons à notre manière ce que “faire famille” signifie. Dans un monde de plus en plus hostile — envers les femmes, envers les personnes queer, envers les minorités en général — cette manière d’exister ensemble devient un geste de protection, mais aussi un acte de résistance. Je suis convaincu que l’amitié, faite d’entraide, de bienveillance et d’amour, est l’une de nos plus grandes forces pour traverser les crises qui nous attendent.
J’ai donc représenté Sarra, Nina et Sophia dans un paysage aux couleurs joyeuses, enveloppantes, tout en rondeur : un décor en apparence protecteur. Mais à l’horizon, des avions de guerre pointent. Je les ai représentés sous la forme d’empreintes de tampons, comme si des enfants aux egos surdimensionnés tamponnaient le monde de conflits de toutes sortes. Et pourtant, les trois sœurs de lait (amies depuis la petite enfance, élevées ensemble en France) continuent, coûte que coûte, de danser, de rire, de vivre. De survivre.


