Benjamin Renoux

The Quiet Resistance of Intimacy
2019 - present
All photos :
20 x 30 cm
Hahnemühle paper
White frame 32,5 x 42,5 cm
"When I left London for Berlin in 2019, I found myself without a studio for four long years. I then started documenting my daily life with an analog camera as a response to the inability to create in a studio as I had before. Having always worked with digital photography, I discovered a new sense of time in this practice. Analog photography taught me patience, mistakes, and imperfection, freeing me from the control that was previously very present in my work.
This project quickly crystallized around my loved ones: my family, my friends, and Antony. I don't aim to capture extraordinary moments, but rather the ordinary of everyday life in its raw reality. For me, highlighting these powerful relationships is an act of survival and resistance against an anxious world marked by multiple crises climatic, societal, geopolitical. Even when my friends appear happy, I tend to capture moments that reflect my melancholy and anxiety about the future. In this way, by photographing those who shape my life, I am indirectly creating my own portrait. My photographs, never retouched, are a way to preserve something fragile and simple in the face of the surrounding instability, with the idea that one day, it could all stop.
My photos are a personal and honest documentation of what it means to be vulnerable and to move forward together. Little by little, distinct series have naturally emerged around each of my loved ones, detailing the different facets of their lives and identities. I observe them growing with me. These series are constantly evolving and have no end, except when a loss occurs: a breakup, a falling out, a move, or sometimes a death."
"En quittant Londres pour Berlin en 2019, je me suis retrouvé sans atelier durant quatre longues années. J’ai alors commencé à documenter mon quotidien avec un appareil photo argentique comme une réponse à l’impossibilité de créer comme avant, en attendant de pouvoir reprendre mon travail en atelier, là où je l’avais laissé. Ayant toujours travaillé à partir de photographies numériques, j’ai découvert dans cette pratique une temporalité nouvelle. La photographie argentique m’a appris l’attente, l’erreur, l’imparfait, me libérant d’un contrôle alors très présent dans l’ensemble de ma pratique.
Ce travail s’est vite cristallisé autour de mes proches : ma famille, mes amis, Antony. Je ne cherche pas à capturer des moments extraordinaires, mais plutôt l’ordinaire du quotidien dans sa réalité brute. Pour moi, mettre en valeur toutes ces relations puissantes est un acte de survie et de résistance contre un monde anxiogène marqué par des crises multiples (climatiques, sociétales, géopolitiques). Même lorsque mes amis semblent heureux, je tends à saisir les moments qui reflètent ma mélancolie et mon anxiété face à l’avenir. Ainsi, en photographiant ceux qui construisent ma vie, je dresse indirectement mon propre portrait. Mes photographies, jamais retouchées, sont une manière de préserver quelque chose de fragile et de simple face à l’instabilité ambiante, avec l’idée qu’un jour, tout peut s’arrêter.
Mes photos sont une documentation personnelle et honnête de ce que signifie être vulnérable et avancer ensemble. Petit à petit, se sont naturellement dessinées des séries distinctes autour de chacun de mes proches, détaillant les différentes facettes de leur vie et de leurs identités. Je les observe grandir avec moi. Ces séries sont en constante évolution et n’ont pas de fin, sauf lorsqu’advient une disparition : une rupture, une dispute, un déménagement, parfois un décès."